Test - Rise of the Ronin - Ronin, lève-toi !

Avant toute chose, un peu de contexte. Rise of the Ronin se concentre sur la période "Bakumatsu" qui s'écoule de 1853 à 1868. Celle-ci a vu le Japon mettre fin à sa politique isolationniste et moderniser son shogunat.

Cette période, assez troublée, a vu différentes factions s'opposer. Dans le jeu nous côtoierons aussi bien les forces « pro-shogun » (qui souhaitent un partenariat avec les pays étrangers afin de développer le Japon) que les « anti-shoguns » (qui s'opposent totalement à l'arrivée des étrangers au Japon et veulent laisser au pays une indépendance totale, quitte à en ignorer les bénéfices économiques).
Les forces étrangères seront également présentes, américains, anglais et français principalement. Tous ayant eu leur rôle à jouer.

Car cette période fut cruciale pour énormément de clans qui avaient déjà vu leur importance décroitre au cours des décennies précédentes, au profit du Shogun. Les membres de ces clans, désormais privés de leurs maitres, avaient un statut de Ronin et pouvaient alors choisir leur façon de vivre : se retirer ou bien rejoindre une des forces en présence afin de faire pencher la balance des évènements selon ses propres convictions.

Deviens le Ronin que tu souhaites

Le jeu débute par un très complet outil de création de personnage. Vous pouvez créer votre Ronin exactement comme vous le souhaitez, les options à ce niveau étant très poussées. Sachant que le jeu parlera de 2 Ronins (2 « lames jumelles »), j'ai choisi de créer un personnage féminin et un autre masculin, mais vous faites comme vous voulez.

La première heure de jeu environ servira de tutorial et de mise en contexte. Vos personnages sont les derniers survivants d'un clan exterminé dont il ne reste d'autre que votre maitre d'armes. Une petite mission d'introduction pour poser les premières bases de gameplay et de combat (nous y reviendrons plus tard) et vous devrez choisir un de vos Ronins comme personnage principal.

L'aventure proprement dite commence quelques mois plus tard et vous fera participer à la plupart des grands évènements historiques (et réels donc) qu'a connu cette époque. La plupart des personnages que vous croiserez ont donc vraiment existé.

Les techniques ou bien la technique ?

Un premier passage sur ce que j'ai considéré comme le point fort du jeu : son gameplay. Sans surprise venant de Koei Tecmo, le jeu fait la part belle aux combats. Katanas, sabres, doubles sabres, odachis, lances, épées, arcs, pistolets, etc... le nombre d'armes est important. Mais en plus, chacune aura plusieurs styles de combat à maîtriser, certains plus ou moins efficaces selon les styles de vos adversaires, ce sera à vous de vous adapter en temps réel. Et au plus la maitrise d'un style de combat sera grande, au plus vous aurez de compétences possibles avec.

Les combats se jouent principalement via un système de défense/contre. Il vous faudra relâcher votre défense et attaquer au moment adéquat pour contrer le coup de votre adversaire et lui infliger des dommages importants. Sans cela, il parera la plupart de vos coups et vous épuiserez votre personnage inutilement.

Il y aura parfois des combats de boss, plus puissants et possédant des attaques spéciales dévastatrices, mais dans l'ensemble le principe restera le même. À vous de déterminer quelles armes vous préférez (vous pouvez en équiper 2) et quels styles de combats vous choisirez (3 maximum par arme) afin de vous battre comme vous voulez.

De l'autre côté, vous l'aurez certainement lu dans la presse ailleurs, il y a le seul défaut majeur du jeu : son aspect technique. Même si le jeu est vaste, qu'il offre une très grande distance d'affichage et (parfois) de très beaux environnements, on sent qu'il n'est pas « totalement » next-gen. Les textures ne sont pas toutes aussi détaillées qu'on ne pourrait l'espérer et du « popping » d'éléments à distance est visible.

Malgré cela, je ne saurais que vous conseiller de ne pas réfréner votre envie si le jeu pique votre curiosité. Car dans les autres aspects (gameplay, histoire, défi, durée de vie, etc.) on est dans du haut de gamme. Mais il fallait en parler, c'est maintenant fait.

Jamais seul

Cela peut surprendre, mais un Ronin n'est pas forcément solitaire. Ce ne sera d'ailleurs que rarement le cas. Le jeu vous fera côtoyer un grand nombre de personnages annexes et vous laissera le loisir d'établir des relations amicales (voire plus) avec eux, créer des alliances, rejoindre un camp plutôt qu'un autre (pro ou anti-shogun) et gérer votre réputation de Ronin.

Ça fait beaucoup de choses à gérer et c'est tant mieux car le jeu est plus que généreux en contenu. Organisé comme un monde ouvert, il y aura évidemment les quêtes basiques à réaliser dans chaque région : combattre des bandits, trouver des coffres secrets ou même sauver des chats.

Mais chaque personnage croisé apportera son lot de quêtes « de lien » à réaliser pour lui également (souvent en sa compagnie) et qui vous permettra d'améliorer votre affinité avec lui/elle. Ce ne sera pas forcément important pour tous, mais certaines missions peuvent être différentes ou même n'être disponibles que si vous avez atteint un certain niveau avec un personnage.

La quantité de personnages étant importante, la variété des missions le saura donc aussi (vous pourrez même rejouer d'anciennes missions avec d'autres personnages une fois un certain point atteint dans le jeu). Néanmoins, pensez aussi que chacun de ces alliés aura son histoire et ses propres convictions. Par conséquent, selon les choix que vous ferez au niveau de l'histoire principale, vous en verrez parfois certains s'éloigner de vous définitivement. 

Car si les choix que vous prendrez n'influenceront pas l'histoire globale du jeu (puisqu'elle suit l'histoire réelle), elle influencera la position de votre personnage au sein de cette histoire et donc votre façon d'aborder les évènements et avec qui. Ce n'est parfois pas aussi poussé qu'on l'aurait souhaité, mais c'est clairement un des points forts du jeu.

Tant à faire, trop à faire ?

Comme dit plus haut, le jeu arrive en monde ouvert avec tout ce que cela impose. Les quêtes annexes ne seront pas forcément toutes passionnantes, mais elles auront au moins un contexte scénaristique. L'importance principale de toutes ces choses à faire sera aussi de débloquer des points à dépenser dans 4 arbres de compétences. Utiles si vous voulez faire évoluer votre personnage dans une direction plutôt qu'une autre, la force plutôt que l'intelligence, la dextérité plutôt que le charisme ? À vous de voir, mais vous en aurez bien besoin.

En effet, le jeu propose certes 3 modes de difficulté, mais même en mode « normal » (par défaut), le challenge est corsé et il sera parfois plus intelligent de savoir comment éliminer vos ennemis silencieusement dans l'ombre plutôt que de foncer tête baissée dans le tas.

Chaque mission principale ayant un « niveau recommandé » pour votre Ronin, il sera avisé d'avoir au moins 2-3 niveaux de plus afin d'être à même de réussir sans trop souffrir. Quitte à faire plusieurs missions annexes à cette fin. Votre Ronin, vos choix.

Conclusion

Rise of the Ronin est un jeu qui a soufflé le chaud et le froid entre son annonce en tant qu'exclusivité Playstation et les premières vidéos de gameplay qui lui ont valu des critiques sur sa technique.

Au vu du résultat et après plus de 40h de jeu (sans avoir tout fait), le constat est sans appel : si vous aimez l'univers du Japon et voulez y vivre une grande aventure, le jeu s'impose de lui-même. Malgré ses quelques défauts, les qualités l'emportent largement sur le reste et le plaisir de jeu est là à chaque instant.

Kanpai (santé) !

Ce jeu est pour vous si :

- Vous voulez vivre de l’intérieur une tranche majeure de l’histoire du Japon

- Vous aimez les systèmes de combats exigeants sans forcément être complexes

- Vous aimez open-worlds malgré leur lot de contenu pas forcément toujours utile

Ce jeu n'est pas fait pour vous si :

- Vous ne jurez que par la technique et vous attendiez à un Ghost of Tsushima ++

- Vous préférez vous la jouer « bourrin » plutôt qu’ajuster votre technique

- Vous n’aimez pas les open-worlds

Test réalisé par La Mangouste